À l’ère du numérique où la quantité de données générées par les équipements connectés (IoT) explose, les entreprises sont confrontées à un véritable enjeu : comment gérer efficacement ces flux d’informations ? L’Unified Namespace (UNS), ou espace de nommage unifié, émerge comme une réponse en permettant de centraliser et de structurer les données issues de sources hétérogènes.
L’UNS repose sur un principe simple : créer un espace virtuel où les données peuvent être recueillies, organisées et mises à disposition. Ainsi, qu’il s’agisse de capteurs sur une chaîne de production, d’applications de gestion de données ou même d’ERP, tous peuvent y contribuer et puiser de l’information. Il s’agit d’établir une source unique qui facilite l’interopérabilité entre les différentes applications et systèmes au sein de l’entreprise.
L’architecture d’un UNS
L’architecture d’un Unified Namespace se caractérise par sa flexibilité et sa scalabilité (capacité à répondre à la montée en charge). Elle se compose généralement d’une couche de données où l’information est stockée, d’une couche de services permettant l’accès et la manipulation de ces données et d’une interface utilisateur simplifiée pour la visualisation et le contrôle.
C’est une approche différentes de l’architecture industrielle plus traditionnelle sous forme d’une infrastructure pyramidale. Dans un système d’information, on retrouve généralement tout en haut un ERP qui est en charge des ressources et processus clés de l’entreprise. En dessous, en fonction des métiers, on pourra retrouver des plateformes comme :
- MES : Lien entre la gestion et la production terrain
- SCADA : système de supervision et contrôle pour les processus industriels
- Automates programmables : Chef d’orchestre des machines
- Capteurs et objets connectés : Solutions d’acquisition de données sur le terrain
Ce type d’infrastructure peut générer de la redondance dans les données et ce, à chaque couche. Elle rend également plus complexe la bonne gestion des données et leur cohérence, notamment en terme de mises à jours.
Enfin l’interopérabilité des systèmes se fait par des intégrations qui peuvent être plus ou moins complexes en fonction des solutions.
Opter pour un Unified Namespace présente donc plusieurs avantages pour une organisation :
- Centralisation des données : toutes les informations sont stockées au même endroit, ce qui simplifie leur gestion et leur accès.
- Inter-connectivité : les différents systèmes communiquent plus aisément entre eux, ce qui optimise les processus opérationnels.
- Amélioration de la prise de décision : avec un accès rapide aux données à jours, les décideurs disposent de meilleures bases pour leurs orientations stratégiques.
- Facilité d’intégration de nouvelles technologies : l’UNS permet d’introduire de nouveaux outils et technologies sans perturber l’existant.
Une architecture associant efficacité et collaboration
La mise en place d’un Unified Namespace transforme également la manière dont les équipes travaillent ensemble. La collaboration est facilitée par la visibilité et l’accessibilité des données. Ce n’est plus une structure d’information en silos, mais bien l’expertise qui converge autour de données partagées. L’efficacité s’en trouve accrue, la productivité boostée, et les équipes plus agiles dans leurs réponses aux défis quotidiens.
Comme pour toute innovation technologique, l’intégration d’un Unified Namespace vient avec son lot de défis. Cela implique souvent de repenser l’architecture OT et IT existante et nécessite de surmonter des obstacles tels que la résistance au changement ou encore des problématiques de compatibilité inter logiciels.
Les composantes clés de l’UNS
Plusieurs composantes critiques sont à mettre en place pour atteindre l’UNS et donc avoir une intégration efficace et fonctionnelle des systèmes hétérogènes.
Bannir les silos d’information est essentiel. Un UNS performant doit pouvoir intégrer une diversité de systèmes et de plateformes. Pour se faire il y a plusieurs étapes :
- normalisation des modèles de données – pour une simplification de l’usage
- interopérabilité et ré-utilisabilité des données – Exemple l’usage de standard industriels comme OPC-UA
- gestion des accès et sécurité – Il est nécessaire de prévenir les accès non autorisé (logiciel et humain) et les atteintes à l’intégrité des données
- mise en place d’une plateforme de supervision et de contrôle des cycles de vie des données
- parce qu’un système d’information n’est pas statique et suit l’évolution d’une organisation, ces systèmes doivent être flexibles et évolutifs.
En résumé, l’efficacité d’un Unified Namespace dépend fortement de sa capacité à allier l’intégration systématique de ressources hétérogènes, la normalisation des modèles de données, l’interopérabilité entre systèmes, la sécurité et l’administration des accès, ainsi que ses fonctionnalités de supervision et son potentiel d’extension et d’adaptation. Ce sont ces composantes qui permettent à un projet UNS d’être une réussite.
L’espace de nommage unifié s’inscrit dans une tendance de fond de l’industrie 4.0. Son évolution s’accompagne de l’amélioration continue des technologies de collecte et d’analyse de données, telles que l’intelligence artificielle et le machine learning, qui viennent enrichir encore davantage ses capacités. L’UNS n’est donc pas une finalité, mais bien un point de départ vers une gestion des données et des processus de plus en plus intégrée et intelligente.